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Echos Au premier abord, la phrase a une connotation familière pour ne pas dire « triviale » : une sorte d'évocation « appuyée » de la jouissance d'un corps. Mais quel est ce « ça » ? Quel est ce « lieu » par où ce « ça » passe ? Nous ne le savons pas. Or, c'est peut-être bien qu'il n'est pas important de le savoir. Cette phrase ne ferait-elle pas partie de ces jeux de langage dont la fonction toute entière est dans l'interpellation de « l'autre », une manière d'engager une conversation ? Rien n'est vraiment dit. Faut-il aller jusqu'à supposer une « vacuité » permanente du langage qui autoriserait – ou contraindrait – chacun, dans une interprétation totalement subjective de ce qui est dit ? Difficile de ne pas considérer que le langage (les mots – leur organisation) , même s'il laisse une certaine latitude à chacun (cf. La Poésie), n'ait pas une certaine précision qui permet – que lui demande-t-on d'autre ? - aux membres d'une société, d'un groupe, d'un réseau, de communiquer les uns avec les autres pour pouvoir agir. Mais il est vrai que parfois il ne sert qu'à reconnaître les « siens », ces autres dont rien ou presque, n'est à craindre. L'individu (et c'est l'aspect positif de l'individualisme), reconnu par ses pairs, sait qui il est. Quel atout ! Sa différence n'engendre plus la peur qui le conduirait à mépriser, détruire ou de façon plus surprenante à « tolérer » l'altérité, l'étrangeté, l'étranger, mais lui donne alors la capacité d'être perméable aux multiples possibilités de la vie. Alors : Qui sont ceux qui prononcent une telle phrase ? Certainement pas tout le monde : chaque « cour » a son langage ! Geneviève |