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Atelier  Philo

 

Mardi 27 Novembre 2018 à 20h30

phrase retenue pour la discussion :

Q'est-ce qu'une question ?

Compte rendu de la séance .

Ces trois « questions » sont-elles équivalentes ?

La première : « Quel temps fait-il ? » se rapporte à une réalité extérieure à l'individu, réalité qui ne dépend pas du tout de lui (même si l'appréciation - plus ou moins beau – peut varier). Pas de grand choix dans la réponse : nous sommes dans l'observation.

La seconde : « Qu'est-ce que la neige ? ». Là, de deux choses l'une : ou on s'en tient à une réalité extérieure à l'individu, ou on ne concède de « parler » de la « neige » que de manière culturelle, c'est à dire en se référant à ses « qualités » (par exemple, les esquimaux n'ont pas la même appréciation de la neige que nous). Mais il reste que personne ne confondra la « neige » avec le « vent ». De fait, cependant, il existe bien une réalité matérielle de la neige que les études scientifiques sont aptes à déterminer !

La troisième  « Ces remarques au travail sont-elles justifiées ?» Cette fois-ci, plusieurs réponses sont possibles : nous ne sommes plus au niveau d'une simple réalité matérielle ; ce qui est « dit » peut avoir différentes significations ; les réponses seront donc multiples . En effet, cette question, comme une poupée russe, contient, en elle-même, plusieurs questions : Qu'est-ce qu'une remarque ? Ces remarques concernent-elles le travail ou la personne qui travaille ? Ces remarques sont-elles en lien avec le travail en tant que tel (comment le définir?) ou avec le regard du »chef » ou encore avec l'Idéologie ? Ont-elles une raison d'être pour une cohésion de la « société »  (ce qui signifie le «Moi » est dans un plateau de la balance et «la « Société » dans l'autre ) ? etc...Une analyse s'impose.

Mais il se peut que lorsque je pose une telle question, j'aie déjà une réponse en tête : tous des méchants ! A ce moment là, c'est une fausse question, juste une question pour me conforter dans ce que je suis.

Cependant, il se peut aussi que je cherche réellement un « sens » à ce qui est dit, un sens au problème posé. Est sous entendu, alors, que j'envisage un changement éventuel de ma part.

Mais suis-je vraiment capable d'envisager un changement ? Au regard de moi-même, de mon « Ego » structuré, bien « ficelé » par ma raison qui travaille sous la houlette de mon inconscient dont le rôle est de me protéger , suis-je capable d'accepter cette perte qui accompagne tout changement , cette perte qui me mettra momentanément en déséquilibre? La « peur d'une chute » peut très bien, chez un individu, interdire la question surtout si elle est ouverte. Pour ce type d'individu les questions ne peuvent être que des « jeux » avec tout au plus comme « enjeu » le confort de se donner une place avantageuse au sein d'une société (milieu social, réseau …) où tout est bien établi, codifié, fermé. Être reconnu par les siens suffit : ce qui se raconte, s'y raconte, peu importe. Le changement n'est pas à l'ordre du jour. Le risque d'un coup de couteau dans son identité est peu probable.

La « peur » clôt l'individu sur lui-même : l'altérité , à l'extérieur ou à l'intérieur de lui-même considérée comme une menace, est ignorée.

Il reste que le jugement de valeur, consensuel ou émanant d'une analyse, est inévitable pour agir. Qu'il faille taire le jugement pour ne pas blesser son interlocuteur, c'est minimiser sa force et surestimer la sienne : plus que l'autre, n'est-ce pas soi-même que l'on protège ? Dans un débat qui ne sera suivi d'aucune action collective, il peut être bon de l'exprimer prenant le risque d'écraser la coquille de « cette noix » dans laquelle nous sommes parfois lovés, sachant que ce qui ne peut être entendu ne le sera probablement pas : « survie » oblige ! Ceux qui veulent « vivre », exister » prendront le risque de la blessure et fuiront le silence : le travail de la pensée n'est pas un long fleuve tranquille et pourtant s'impose car la vie n'attend personne  et personne ne peut vivre à la place de l'autre !

Geneviève

 

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