"Ecoutes subjectives" de l'Atelier du 24 Février 2012 : Peut-on maîtriser le
Désir ?
1) -Daniel...
Présentation: Le désir :
attraction affective visant une relation de possession, le désir est une
recherche de plaisir et plus généralement de bonheur (cf.Epicure). Il impulse
une énergie afin de réaliser et de posséder. Il peut exercer une véritable
tyrannie. Se pose ainsi la question de la maîtrise du désir.
Réfexions émises :
** Le Désir
* son champ d'application
est diversement apprécié : acceptation limitée (notamment autour de la
sexualité) ou très large. Le désir étant conçu comme raison de vivre, espoir
permanent de réalisation...voire moyen d'exister. (cf. l'être humain : "machine
désirante"). Le désir : outil ou moteur (ou les deux) ?
*
Désir et plaisir, satisfaction : le désir a comme but le plaisir, (et
aussi le bonheur) mais demeure surtout une recherche liée à un manque ressenti ;
la réalisation du but recherché (le plaisir) supprime le désir (exemple : Don
Juan).
- Et le désir de l'enfant ? Il est une
réalité, mais qui doit s'accompagner d'amour...sinon il s'agit d'un désir
purement égoïste et égocentrique, sources de graves déconvenues...
* Désir et "Besoin", Le
désir vise à la satisfaction des besoins : besoins primaires (manger,
dormir...), besoins créés par l'entourage (le groupe social), l'éducation, les
traditions, la publicité...notion de désirs liés à son cadre de vie, à son
environnement social (cf. imitation des autres, "dépendance sociale" -l'être
humain n'est pas auto-suffisant, y compris dans ses désirs. Il y a également des
désirs conscients ou inconscients (++) ne répondant pas à des besoins directs
(rôle de l'imagination...de l'habitude...des fantasmes...). Complexité des
désirs entre êtres humains (rapport de forces parfois) (cf. complexité des
relations de couple...entre désir et passion / désir et amour°.
* Les
différents degrés du désir : simples envies, attentes, désirs raisonnées,
justifiés, recherche d'affirmation de soi, de pouvoir, désirs impératifs,
envahissants, désirs devenant incôtrolables, évoluant vers de véritables
addictions nocives (sujet victime de ses désirs... où le désir apparaît plus
permanent que les pulsions, même si elles sont répétées). Il y a donc des choix
à faire pour maîtriser ses désirs.
*** Maîtriser ses Désirs
* L'on ne peut espérer
maîtriser que ses désirs conscients. Peut-on et faut-il maîtriser ses désirs ??
* Respecter les aspects
positifs des désirs, expressions de sa vitalité, de son développement
personnel, de son insertion sociale... tout en sachant raisonner et orienter ses
désirs (cf. Epicurisme / cf. Responsabilité sociale et personnelle).
* Combattre les
désirs considérés comme nocifs (essayer...). Combattre pour-soi :
problèmes des désirs facteurs d'effets négatifs...addiction (maîtrise de soi,
possible ou pas ; choix personnels... Combatte vis à visdes autres,
des proches et respect des règles protégeant l'ensemble des membres de la
société (question d'appréciation et de limites à respecter... problème
"Politique !"et de "Droit").
2) -Geneviève...
La "maîtrise" du désir supposerait la "conscience".
* conscience de l'"objet" du désir ? Pouvons-nous vraiment le déterminer
?
* conscience de l'ensemble de mes données "individuelles" à
l'oeuvre dans le processus d'actualisation d'un désir ?
* conscience de l'ensemble des données inhérentes à la
"situation" dans laquelle se réalise un
désir : l'autre, les autres, le contexte social ? Qui, ou qui-est-ce-qui, est
à l'origine de ce désir : ne peut-il pas m'être induit (cf. la séduction),
jusqu'à pouvoir structurer mon affectif (cf. la passion ; la publicité marchande),
ou jusqu'à structurer mon mental (cf. l'idéologie) ? Le désir ne deviendrai-il
pas alors un besoin ?
En conclusion, si nous considérons que toutes ces donnéessont en "rapport de force",
que tous lesdésirs s'inscriraient, en définitive,
dans un "désir de pouvoir" (en n'oubliant pas que la "passivité"
ou la "victimisation" sont une manière d'exercer un pouvoir, et que
le pouvoir n'est pas la domination), dans quelle mesure la "conscience"
a queque chose à voir avec la "maîtrise" du désir ? La "maîtrise"
du désir ne serait-il pas qu'un faux problème ? Que voulons-nous préserver en
"parlant de cette maîtrise" ? Quelle est la fonction du désir ?