"Thème : Le Corps et/ou l'Esprit"
Réflexion et pratique philosophiques : Ce cours n'est pas un cours d'histoire de la philosophie au sens où seraient étudiées la pensée et l'oeuvre de tel ou tel philosophe. C'est un cours d'initiation à la philosophie générale, c'est à dire une pratique philosophique, consciente qu'elle est moins une "sophia" (sagesse, science) qu'une "philein" (amour, recherche) : philosophie.
Celle-ci consiste donc à interroger nos évidences -concernant, cette année, la notion de "Corps et/ou Esprit" ; pour cela utiliser toutes les informations disponibles : psychologiques, sociologiques, économiques, ethnologiques, scientifiques, nous permettant de vérifier -ou d'infirmer - notre représentation immédiate de ce qu'est "Le corps et/ou l'Esprit" Il ne s'agit pas tant de développer telle ou telle thèse, que d'interroger les diverses thèses en présence, et principalement celles qui semblent "aller de soi". Non pas pour amener qui que ce soit à penser quoi que ce soit, mais pour permettre à quiconque de mieux savoir pourquoi il pense ce qu'il pense, et pourquoi il dit ce qu'il dit.
"Le Corps et/ou l'Esprit" -
1) La différence de valeur entre le corps et l'esprit, traditionnelle dans notre culture, semble de nos jours, sinon s'inverser, du moins être remise en cause, autant sur le plan théorique que dans la pratique quotidienne. Nous ferons appel aux données que peuvent nous fournir à ce sujet la sociologie et la psychologie. Le corps serait-il devenu en quelque sorte notre "transcendance" illusoire ? Ou cette inversion de valeur ne serait-elle pas elle-même illusoire ?
2) Sans nous interroger sur la nature respective de ce que nous appelons les phénomènes physiques, et les manifestations de l'esprit (plus particulièrement les phénomènes mentaux), nous aborderons la façon dont ils peuvent entre eux interférer. Le corps peut-il modifier les manifestations de l'esprit ? Cela ne semble pas poser beaucoup de problème ; "mens sane in corpore sano" fait partie de nos références classiques. Mais l' "esprit" peut-il modifier le fonctionnement du corps, voire même sa structure ? Cela est plus problématique. Nous verrons ce que les diverses thérapies peuvent nous apprendre à ce sujet ; également les neurosciences et les sciences humaines.
3) Enfin nous interrogerons notre représentation spontanée de ce que nous appelons l'esprit ; entre l'esprit et le corps, s'agit-il d'une différence irréductible de nature ? Comment penser alors leurs interactions ? Les données que nous fournissent les neurosciences sur le fonctionnement de notre cerveau nous permettent-elles, au contraire, de rendre compte de la spécificité éventuelle de ce que nous appelons l'esprit ? Sinon, quelle position théorique pouvons-nous alors adopter ?
Comme si sa chair était malléable par un
morphing
agissant non sur une image de
synthèse, mais sur le corps même, le remodelage incessant de son visage, le
changement de sa couleur de peau et de ses cheveux sont autant de gestes, non
d’un simple désir de changement, sur le mode dichotomique –
« Avant,
j’étais noir, maintenant, je suis blanc » - mais d’une logique entièrement
nouvelle, qui cherchait à dépasser la logique même de toute logique pour ne plus
viser que la transformation elle-même.
Michael Jackson ou la métamorphose négative de l’adolescence… in
Revue L’Autre