Sculpture dans le grenier de
la Cathédrale de Fourvière à Lyon
ayant pour inscription (auréole):
"in principio erat verbum"  [repéré par Laurent.]

Atelier  Philo

Au commencement, était-ce le Verbe ?

[Nouveau Thème : L'origine de la notion de réalité]

Mardi 5 Mars  2013 à 20h30


Lieu : le Ness
3, rue Très-Cloître Grenoble (tél. 04 76 54 44 71)


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L’ATELIER PHILO…

Historiquement, « l’atelier philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés philo » des années 1995-2005.

-          Dans la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ; chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de compréhension et de critique.

-          Dans la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal de l’atelier.

Le thème retenu – actuellement : « L'origine de la notion de réalité » - ne change pas à chaque séance, mais se poursuit sur plusieurs mois, voire l’année…Il donne lieu à une présentation personnelle au début de chaque séance (qui peut être mise en ligne quelques jours avant la réunion), et chaque participant est invité à rédiger une « trace » (compte rendu ou réaction subjective) distribuée la fois suivante, mais également consultable sur ce site.

Atelier philo du 5/03/2013 : texte introductif

Au commencement, était-ce le Verbe ?

                                                                                    « Au commencement était le Verbe,

[Le Verbe…la Parole créatrice… ]         Et le Verbe était avec Dieu,

Et le Verbe était Dieu.

« Au commencement, Dieu créa le ciel et         Il était au commencement avec Dieu.

La terre…Dieu dit : « Que la lumière soit »,       Tout fut par lui,

et la lumière fut… » (Genèse ,1,1-3)                   Et sans lui rien ne fut… » (Ev . St Jean 1, 1-3)

La tradition judéo-chrétienne nous enseigne que c’est la « Parole » de Dieu qui a créé le monde ; Et Darwin nous apprend que la parole de l’homme, par contre, ne préexiste pas au monde, mais qu’elle est rendue possible par l’apparition, au cours de l’évolution, de la capacité linguistique de l’homme; quant à l’origine du monde, sa création par la Parole de Dieu, Darwin bien sûr ne nous en dit rien, cela relevant non de l’observation humaine, mais des traditions religieuses auxquelles l’homme peut se référer.

Cependant, dans le cadre de la tradition judéo-chrétienne, l’idée que l’esprit ( la connaissance, la pensée, l’intellect, la Parole, le sens… ) prime sur la matière ( le corps, le monde extérieur, l’action sur ce monde…) est un élément constitutif de « l’ air symbolique » que nous respirons. D’où beaucoup de confusion sur les rapports entre ce qui existe, la connaissance que nous en avons, le rôle du langage dans cette connaissance. Confusion entre l’existence du contenu de mes représentations et l’existence de ce à quoi se réfère ce contenu.

C’est le problème de cette confusion que je voulais ici pointer.

Aborder cette confusion suppose de s’attaquer à plusieurs questions.

  1. Mon rapport au monde est-il uniquement, et d’abord, un rapport de connaissance ?
  2. Le langage est-il à ce niveau un intermédiaire incontournable ?
  3. Si par le langage je catégorise le monde en individualités représentées, cette catégorisation est-elle arbitraire et dépendante seulement du langage ?
  4. Y-a-t-il un lien entre la façon dont je me représente le monde et l’action que je peux exercer, ou envisager d’exercer sur lui ?
  5. Si le contenu de ma représentation n’existe que par cette représentation, qu’en est-il de ce à quoi se réfère ce contenu ? Ou ne se réfère-t-il qu’à lui-même ? En sorte que je suis alors prisonnier du contenu de ma représentation [ cf. la question 1) ]
  6. Un petit jeu pour illustrer tout ceci : Comment puis-je être certain que l’issue de cette pièce est bien à ma droite ? Bernard

Notes après l’ Atelier philo du 5/03/2013 : « Au commencement, était-ce le Verbe ? »

*Interrogation à partir des textes bibliques posant le rôle primordial du «  Verbe »

( Dieu) dans la création. Quel peuvent être alors les possibilités de connaissance par l’Etre humain, le contenu de ses représentations, le rôle et la place du «  langage », posé comme premier dans le texte biblique ?

*Sur le plan de l’ appréhension de l’ «extérieur» par l’homme, le langage n’est pas premier. Il est précédé d’un stade « pré-linguistique » : sensations, émotions, perceptions, travail de la « pensée » ( capacité à s’adapter à une situation nouvelle), 1er stade de représentations, qui auront besoin, dans un second temps de s’exprimer dans un langage, approfondissant et concrétisant ces représentations , et surtout permettant de les exprimer, vis à vis des autres, et de les confronter avec l’extérieur. ( sources des interrogations humaines).

(( encore faut il avoir au départ « quelque chose à dire » !!).

Ce stade pré-linguistique est ainsi un «vécu», constant sur lequel viendront se greffer nos possibilités de connaissances puis d’actions, le langage (quelque soit sa forme) étant alors un intermédiaire indispensable, exprimant et «  formatant » nos représentations. Le travail de la pensée devient alors de plus en plus important.

Quels rapports avec la « conscience » ? ( définie ici comme capacité à rapporter ce dont j’ai conscience). Le stade pré-linguistique nécessite « d’être conscient » ,(« être présent » pour pouvoir «  rapporter » ) même si dans les procédures de la pensée, l’inconscient joue un grand rôle. Il y a ainsi différents stades de la conscience ( cp. pensée bouddhique).

*Sur le plan religieux, le texte biblique s’inscrit dans la transcendance d’un Dieu « créateur », ( avant il n’y avait « rien »…) omniscient, omniprésent et omnipotent… base d’une croyance religieuse ( la « foi »), dans laquelle s’inscrivent les interprétations des textes sacrés. Les possibilités d’un Dieu ne sont donc pas identiques à celles de l’homme…

Mais à coté des croyances religieuses basées sur une transcendance, il y a également d’autres « croyances » , émanant de l’éducation de chacun fournie par la société dans laquelle il vit, et qu’il apporte ensuite à ses descendants ( traditions, enseignement, conception de vie ….) . Nous vivons sur des opinions, croyances… sans toujours « connaître » leurs justifications.

D’autant que le besoin de croire est une réalité humaine, et que bien souvent nous préférons apprendre, connaître et croire ce qui confirme nos convictions antérieures ( facteur de sécurisation dans un Monde sur lequel l’on s’interroge toujours)…

Le tout toujours confronté à la « réalité ».   ( Daniel )

Atelier du 19 mars 3013 : «  la conscience est elle dans la réalité ? »

Séances précédentes :

Passion, désir, besoin

La fonction du désir

Le corps, la jouissance et le langage

La jouissance au coeur des contraires

Bilan 2011/2012

Peut-on penser/maîtriser le changement ?

Quelles règles ? Détermination du thème.
Peut-on penser/maîtriser le changement ?
Doit-on connaître pour maîtriser ?
Le changement : contrainte ou choix ?
Que devons-nous changer ?
Qu'est-ce que penser le changement ?
Le rôle de l'intersubjectivité dans la pensée et la maîtrise du changement ?
Changement ou éternel retour ?
Fin du thème : Peut-on penser/maîtriser le changement ?

L'origine de la notion de réalité.

L'origine de la notion de réalité
Est-ce qu'on voit ce que l'on croit
ou est-ce qu'on croit ce que l'on voit ?

Toute pensée est-elle une réalité ?