Atelier  Philo

Les différents modes de conscience ?

[Thème : Quelle est la nature de nos pensées ?]

Mardi 12 Novembre  2013 à 20h30


Lieu : le Ness
3, rue Très-Cloîtres Grenoble (tél. 04 76 54 44 71)

Image : 
Henri Bergson, philosophe français ( (1859-1941)
[cf. parmi ses  écrits, celui-ci est le premier]



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L’ATELIER PHILO…

Historiquement, « l’atelier philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés philo » des années 1995-2005.

-          Dans la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ; chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de compréhension et de critique.

-          Dans la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal de l’atelier.

Le thème retenu – actuellement : «.Quelle est la nature de nos pensées ?» - ne change pas à chaque séance, mais se poursuit sur plusieurs mois, voire l’année…Il donne lieu à une présentation personnelle au début de chaque séance (qui peut être mise en ligne quelques jours avant la réunion), et chaque participant est invité à rédiger une « trace » (compte rendu ou réaction subjective) distribuée la fois suivante, mais également consultable sur ce site.

       Présentation :

    Quelle prise de tête pour introduire un sujet !!!

    Transformer ses convictions personnelles et ses centres d'intérêt en débat collectif n'est pas une

    mince affaire. J'espère avoir suffisamment élargi mon sujet à des interrogations qui pourront

    accrocher tous et chacun.

    A mardi prochain!

    Les différents modes de conscience

    Il y a la conscience et l'idée que chacun en a. Nous parlons tous d'une même chose et cette chose

    devient différente en fonction de l'idée que nous en avons, de la manière dont nous en parlons - et

    ce n'est plus la même chose.

    La psychiatrie parle d'EMD - Etats Modifiés de Conscience. L'ensemble des hommes auraient une

    conscience et certains une conscience modifiée. La conscience serait une entité identifiable par des

    caractéristiques, au même titre qu'un objet, qu'un appareil ménager ou à autre usage. Elle serait

    alors un bloc Lego - un bloc de l'égo -, ajouté à l'homme machine organique, et par l'adjonction

    duquel il obtiendrait son label d'homme humain. La présence ou l'absence de cette conscience serait

    liée à l'appréciation de performances, de vécus, de conduites observées qui pourraient servir à

    distinguer les hommes entre eux lorsqu'ils s'évaluent ou les réunir lorsqu'ils se comparent à l'animal.

    Cette idée monolithique de la conscience n'est-t-elle pas définie par le reflet de nos activités, de nos

    pratiques habituelles - physiques ou mentales -, culturellement codifiées, ainsi que par la similitude

    de vécus que nous renvoie notre communication avec les autres. Etant forts préoccupés et motivés

    par vivre l'instant suivant de notre vie, nous en restons là.

    Une autre approche de la même chose

    La conscience serait définie par la capacité d'être en lien avec son environnement, de se modifier à

    son contact. Non seulement il n'y aurait pas de conscience sans objet, mais il existerait une infinité

    de mode de conscience de l'objet. Le bloc Lego que nous appelons conscience serait en fait un flux

    perpétuel de modifications, d'états modifiés de conscience à l'intérieur d'une gamme de moyens

    offerts par notre culture et par lesquels se constitue notre conscience.

    Modification de quoi ? - de nos pratiques et des moyens employés pour les exercer

    Ce que nous modifions - et pouvons modifier - est notre lien avec notre environnement. Ce lien

    s'établit par une pratique et des moyens. Notre conscience se construit de nos pratiques, et nos

    pratiques se définissent par des moyens.

    Les pratiques de ces moyens produisent notre conscience du monde et l'idée que nous avons de

    cette conscience. En d'autres mots, la conscience que nous avons du monde est liée aux moyens que

    nous employons pour la produire.

    Les différents moyens et modes de conscience

    Les principaux paramètres de distinction de ces moyens sont l'usage du corps, de nos sens, du

    langage dans ses formes parlée ou écrite.

    Le yoga nous apporte une conscience construite par l'immobilité du corps, par la perception interne

    que nous pouvons en obtenir, par nos sensations proprioceptives - notamment la respiration. Le Tai

    chi propose une conscience basée sur le corps en mouvement plus qu'en déplacement. L'occident est adepte du corps sportif.

    La médiation avec mantra et la prière nous offre de construire notre conscience à partir de la

    répétition de mots identiques.

    Le musicien produit sa conscience par des notes et des sons, le peintre par des couleurs.

    Quel que soit notre appartenance culturelle nous produisons notre conscience par des mots parlés

    et/ou écrits.

    Le sujet de l'échange

    Nous parlons souvent du langage comme constitutif de la pensée, sans spécifier s'il s'agit du langage

    parlé ou écrit. Mon sujet d'intérêt personnel est le langage écrit ; la conscience écrite et sa

    comparaison avec la conscience parlée - celle du dialogue, de l'exposé, de la conférence. En d'autres

    mots, la parole crée une infinité de mode de conscience, l'écrit également ; quelle est l'identité du

    mode de conscience écrit ?

    Actualité du sujet

    La révolution informatique et d'Internet ne serait-elle pas une révolution de l'écrit - qui grignoterait

    des parts de marché à la parole comme mode de conscience prédominant. L'acte d'écrire n'étant pas

    seulement lié au référentiel du livre et de l'écrivain, mais à l'activité d'écrire sa liste de course, un

    message électronique, de noter nos idées…. En quoi l'acte d'écrire enrichit-t-il la gamme de mode de

    conscience de l'homme ? L'écriture n'est-elle pas la condition d'une liberté individuelle de penser ?

    Jacques Prayer

    P.S.L’atelier philo n’est-il pas l’occasion de vivre un EMD ? C’est la raison pour laquelle nous y

    participons !

     

    Ce texte a été écrit par "Jacques" dont le sujet avait été retenu la dernière fois : il servira de point de départ à la discussion.

     

     

Séances précédentes :

Passion, désir, besoin

La fonction du désir

Le corps, la jouissance et le langage

La jouissance au coeur des contraires

Bilan 2011/2012

Peut-on penser/maîtriser le changement ?

Quelles règles ? Détermination du thème.
Peut-on penser/maîtriser le changement ?
Doit-on connaître pour maîtriser ?
Le changement : contrainte ou choix ?
Que devons-nous changer ?
Qu'est-ce que penser le changement ?
Le rôle de l'intersubjectivité dans la pensée et la maîtrise du changement ?
Changement ou éternel retour ?
Fin du thème : Peut-on penser/maîtriser le changement ?

L'origine de la notion de réalité

L'origine de la notion de réalité
Est-ce qu'on voit ce que l'on croit ou est-ce qu'on croit ce que l'on voit ?
Toute pensée est-elle une réalité ?
Au commencement, était-ce le Verbe ?
La conscience est-elle dans la réalité ?
Le réel est-il intelligible ?
Le réel comme présence ou comme croyance ?
Comment le faux peut-il produire le vrai ?
Le rôle de l'émotion dans la recherche de la vérité ?
L'art permet-il de connaître l'origine de la réalité ?
Peut-on penser l'origine de la réalité ?
Comment peut-on dire qu'une chose est imprévisible ?
Détermination du thème

Quelle est la nature de nos pensées ?

Qu'est-ce qu'une idée ?
Est-ce que la pensée est un processus continu ?
Quelles sont les relations entre le langage et la pensée ?
Comprendre le monde, est-ce le penser ?