Atelier  Philo

La limite du langage ?

[Thème : Quelle est la nature de nos pensées ?]

Mardi 27 Mai  2014 à 20h30


Lieu : le Ness
3, rue Très-Cloîtres Grenoble (tél. 04 76 54 44 71)

Image :
Schéma de BRAHIM
(cf. sa présentation ci-dessous)







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L’ATELIER PHILO…

Historiquement, « l’atelier philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés philo » des années 1995-2005.

-          Dans la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ; chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de compréhension et de critique.

-          Dans la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal de l’atelier.

Le thème retenu – actuellement : «.Quelle est la nature de nos pensées ?» - ne change pas à chaque séance, mais se poursuit sur plusieurs mois, voire l’année…Il donne lieu à une présentation personnelle au début de chaque séance (qui peut être mise en ligne quelques jours avant la réunion), et chaque participant est invité à rédiger une « trace » (compte rendu ou réaction subjective) distribuée la fois suivante, mais également consultable sur ce site.

       Texte de présentation :  La limite du langage

    C'est le langage en tant que système de signes et de représentations du monde qui m'intéresse ici. Le langage en tant que réalité matérielle n’est que sa surface extérieure.

    Je me propose de défendre dans cette introduction, modestement mais audacieusement, la thèse suivante : il n’y a pas de limites au langage, mais il y a des limites dans le langage. Pour étayer cette proposition, j’adopte une approche ensembliste dans laquelle sont définis trois espaces correspondant au réel, au langage et à la logique :

    · L’espace réel en soi n’a pas de limites. Car à supposer qu’il en y ait une, elle serait nécessairement entre le réel et lui-même, sinon qu’est-ce d’autre ?

    · Le langage est l’espace de toutes les représentations mentales passées, présentes et futures et la pensée serait la dynamique de ces représentations. La représentation du réel transcende le réel. Il est entendu que la présence de l’autre est un prérequis à la dynamique des représentations.

    · L’espace logique est l’espace abstrait des valeurs de vérité des représentations.

    La conjonction de ces trois espaces par un «geste de la pensée» peut produire du sens (cas d’une représentation possible), du contre-sens (cas d’une représentation impossible), du non-sens (cas d’une représentation indécidable) ou simplement du bruit1. Il en résulte deux destins «possibles» de la pensée : l'un objectif et l'autre subjectif, voir l'illustration sur le schéma ci-dessus.

    Dans la dimension objective, le mouvement de la pensée en direction du possible (ou de l’impossible) produit un savoir objectif sur le réel. Il n’y a aucune limite à cette extension étant donné que le réel lui-même n’a pas de limites. Dans cette optique, je peux admettre que le temps est une hypothèse superfétatoire, car si le temps n’est pas dans le réel, il ne peut se retrouver dans une pensée qui objective ce réel.

    Dans la dimension subjective, «la pensée du non-sens» semble produire un effet de sens pour un sujet. C’est là qu’apparaît, me semble-t-il, le problème de la limite du langage. Est-ce l’objectivation de l’inobjectivable qui est la cause de toutes les limites (morales, culturelles, politiques..) ? Faut-il y voir dans ces limites internes un autre réel en soi (ou un irréel), ou n’est-ce qu’un simple mythe de l’intériorité ? Doit-on inévitablement se prosterner devant le mur de la logique ? Faut-il se taire pour autant au risque d’être envouté par les mots ? Ou au contraire, peut-on entrevoir, au-delà de ce champ de bataille métaphysique, un lieu où l’être s’ouvre, palpite ? Un lieu où l’on peut aisément troquer la philosophie pour la poésie…

    Brahim

    1C’est dans le bruit de fond de la pensée que la psychanalyse a cru déceler l’existence de tout un continent de «savoir subjectif». Il y aurait ainsi une pensée du désir dans laquelle l’objectivation du non-sens relève de la jouis-sens.

     

Séances précédentes :

Passion, désir, besoin

La fonction du désir

Le corps, la jouissance et le langage

La jouissance au coeur des contraires

Bilan 2011/2012

Peut-on penser/maîtriser le changement ?

Quelles règles ? Détermination du thème.
Peut-on penser/maîtriser le changement ?
Doit-on connaître pour maîtriser ?
Le changement : contrainte ou choix ?
Que devons-nous changer ?
Qu'est-ce que penser le changement ?
Le rôle de l'intersubjectivité dans la pensée et la maîtrise du changement ?
Changement ou éternel retour ?
Fin du thème : Peut-on penser/maîtriser le changement ?

L'origine de la notion de réalité

L'origine de la notion de réalité
Est-ce qu'on voit ce que l'on croit ou est-ce qu'on croit ce que l'on voit ?
Toute pensée est-elle une réalité ?
Au commencement, était-ce le Verbe ?
La conscience est-elle dans la réalité ?
Le réel est-il intelligible ?
Le réel comme présence ou comme croyance ?
Comment le faux peut-il produire le vrai ?
Le rôle de l'émotion dans la recherche de la vérité ?
L'art permet-il de connaître l'origine de la réalité ?
Peut-on penser l'origine de la réalité ?
Comment peut-on dire qu'une chose est imprévisible ?
Détermination du thème

Quelle est la nature de nos pensées ?

Qu'est-ce qu'une idée ?
Est-ce que la pensée est un processus continu ?
Quelles sont les relations entre le langage et la pensée ?
Comprendre le monde, est-ce le penser ?
Les différents modes de conscience ?
Peut-on penser l'impensable ?
La pensée est-elle réductible à la matière ?
Quel phénomène fonde l'expression "la pensée" ?
Peut-on penser sans croyance ?
Peut-on entraver la liberté de penser ?
Y-a-t-il des liens entre la liberté individuelle et les libertés collectives ?
L'esclave : oui-non ou plus ou moins ? de qui ou de quoi ? ?
La réflexion dégrade-t-elle l'intuition ?
Peut-on définir la conscience ?
Peut-on penser sans langage ?
Peut-on faire un atelier philo sans mots ?
La pensée et le temps ?