Atelier  Philo

Peut-on penser sans croyance ?

[Thème : Quelle est la nature de nos pensées ?]

(Attention !) Mardi 21 Janvier  2014 à 20h30


Lieu : le Ness
3, rue Très-Cloîtres Grenoble (tél. 04 76 54 44 71)

Image :
Pascal ENGEL, philosophe contemporain préoccupé par le problème de l'"esprit", s'intéresse tout particulièrement au langage et à la logique.




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L’ATELIER PHILO…

Historiquement, « l’atelier philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés philo » des années 1995-2005.

-          Dans la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ; chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de compréhension et de critique.

-          Dans la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal de l’atelier.

Le thème retenu – actuellement : «.Quelle est la nature de nos pensées ?» - ne change pas à chaque séance, mais se poursuit sur plusieurs mois, voire l’année…Il donne lieu à une présentation personnelle au début de chaque séance (qui peut être mise en ligne quelques jours avant la réunion), et chaque participant est invité à rédiger une « trace » (compte rendu ou réaction subjective) distribuée la fois suivante, mais également consultable sur ce site.

       Texte de présentation :

    Peut on penser sans croyance

     

    Avant tout chose, entendons nous sur le fait que les croyances dont nous parlons ne sont pas nécessairement d’ordre religieuses. Tout un tas de croyances ne concernent pas la question de ce l’on nomme Dieu et se serait biaiser le débat que de se concentrer uniquement sur les croyances de ce type. Croyance est entendu ici dans ce sens : ce que l’on tient pour sûr.

     

    On peut noter que la croyance a ceci de particulier qu’elle peut être mise en échec. Il est des croyances qui ne résistent pas à la confrontation à certaines réalités. On distingue donc la croyance de la vérité, qui elle est n’est jamais mise en défaut dans sa confrontation à la réalité. Les deux sont tenues pour sûres, vraies, mais est qualifiée de croyance ce qui est tenu pour sûr (ou vrai) mais soit qui n’a pas fait ses preuves, soit qui ne résiste pas à la confrontation avec la réalité (infirmation).

     

     

    Nous pouvons distinguer plusieurs formes de pensée, ou pour coller au sujet, plusieurs manières de penser, ou actes de penser.

     

    Raisonner

    Considérons d’abord le fait de raisonner, c’est à dire  mettre en oeuvre sa pensée pour statuer sur une question, prendre une décision, faire un choix, disons produire un jugement.

    Pour ce faire, notre pensée s’appuie sur des outils intellectuels : la logique, le calcul, la mémoire, l’analyse, la comparaison, etc. Nous déroulons donc un processus dans cette pensée dont la plupart des ‘atomes’ sont des pensées toutes faites : “si ceci alors cela”, “ceci est similaire à cela” “ceci se décompose en celi et cela” “ceci et cela se fondent en cela” “ceci+ceci=2ceci” ….

     

    Ces atomes de pensées contiennent ils une part de croyance, ou bien ces outils ont ils été tant éprouvés qu’il en sont exempt ?

     

    Prenons le plus simple des calcul : 1+1=2. Une grande majorité d’entre nous pense que c’est une vérité et non une croyance. Une minorité qui manipulent les chiffres au plus proche de leur réalité vous dirons que 1+1=3 pour les très grandes valeurs de un. Ainsi le premier groupe sera en droit d’affirmer que 1+1=2 est une croyance. L’autre part pensera ‘mordicus” que 1+1=3 est une croyance d’initié. Je vous dis fais partie du deuxième groupe, c’est à dire que je tiens pour vrai la deuxième affirmation.

     

    Remarquons aussi qu’une grande partie des mathématiques est fondé sur des notions qui ne font pas partie de la réalité : le point, la ligne, la surface, sont autant que concept qui n’ont aucune correspondance dans la réalité. Le fondement des  mathématiques repose donc sur des croyance, puisqu’ impossible à vérifier dans une réalité .

     

    Comprenons nous bien, je ne dis pas que les outils du raisonnement sont infondés, je mets en évidence la part de croyance qu’elles peuvent contenir dans leur sfondements, sans juger sur  leur valeur en tant que vérité.

     

    Le monologue intérieur

     

    plus fréquent dans les actes de penser, est le discours intérieur. C’est à dire que nous pensons souvent en faisant des phrases que nous ne prononçons pas, avec ses mots, sa syntaxe et sa grammaire empruntés aux langues que nous exprimons.

     

    Y a t-il une part de croyance dans le faire des phrases ?  je laisserai répondre ceux qui ont plus de connaissances linguistiques sur cette question.

     

    La traduction des sentiments

     

    Enfin une autre forme de pensée très fréquente est la traduction ou tentative de traduction dans un acte pensé volontaire - extériorisé ou pas - des impressions que nous font les choses et les situations. Je la distingue du discours dans la mesure ou cette pensée peut s’extérioriser en actes, et pas nécessairement en paroles. C’est le passage d’un sentiment, d’une impression  que l’on pourrait dire, a une interprétation volontaire .

     

    Dans quelle mesure cette acte de pensée contient il de la croyance ?

     

    Prendre l’exemple de l’impression que nous laisse un son, une mélodie ou d’un bruit. Il y a fort à parier qu’un même bruit dans un même contexte produit à peu de chose près la même impression sur un individu donné. Pourtant un jour ce son va nous déranger , par exemple si nous cherchons et n’arrivons pas à nous concentrer, et l’autre jour ce son la nous ravir, si au contraire nous cherchons à nous distraire. On voit dans ce cas, que l’acte de penser - qui est l’interprétation de ce son - est producteur de jugement : ce son est désagréable ou génant , ou bien agréable . Si la chose est répétée, la transformation en croyance est presque inévitable : le son devient discordant ou harmonieux , sans pour autant que cela ne corresponde nécessairement à une qualification objective ( de l’ordre le la réalité)

     

     

    Etc ..

     

    Voilà deux exemples de ce que l’acte de penser peut contenir de croyance, là et surtout là ou l’on n’imaginerait pas au premier abord qu’il en contienne.

     

    La question posée est donc pertinente, qu’elle est la part de la croyance dans la pensée ? infime ? ou en est ce un constituant majoritaire ?

     

    Nous pouvons même retourner la question: il y t il autre chose que des croyances dans la pensée ?

     

    Ce texte a été écrit par "Stéphane" dont le sujet avait été retenu la dernière fois : il servira de point de départ à la discussion.

     

     

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