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"Le discours manifeste ne serait en fin de compte que la présence dépressive de ce qu'il ne dit pas ; et ce non-dit serait un creux qui anime de l'intérieur tout ce qui se dit." Michel Foucault Dits et écrits En guise de trace... de l'Atelier Philo du 7 Juin 2016...... Phrase : Parler pour ne rien dire Force est de constater que dans le monde contemporain, « la parole » occupe le devant de la scène : au sein de la famille, les enfants « parlent » ; au sein de l'école, les parents « parlent » ; au sein de la vie sociale, les citoyens sont invités à « parler » ; au sein de la vie politique, les Média parlent à tout va, les individus réclament le micro. Quel est donc l'enjeu de cette parole tant convoitée ? Quelle est donc la nature de cette « parole » ? Son rapport avec « le dire » est-il toujours le même ? Certes, sans doute suffit-il d'être capable de manier le langage aux codes socialement et géographiquement définis, pour prétendre « parler » . De prime abord, ce désir de communication paraît suffisant pour me permettre tout simplement « d'exister », de « dire » que j'existe, et même, si ma personnalité ou ma fonction, le réclame, « d'avoir le pouvoir » sur ces autres qui m'écoutent. Rien ne nous empêche de passer de la simple expression d'une pensée à une rhétorique qui cherche à « couper » la parole de l'autre et éteindre « son dire » ! Mais le dire de la parole est-il uniquement la communication ? N'est-il pas d'abord l'expression d'une pensée qui se cherche ? La mise en « verbe » du flux intérieur des émotions, des idées, que réclame la présence de l'autre, ne serait-il pas le meilleur moyen de la clarifier, de la construire ? Du parler, que contrôlons-nous ? Nous disons très souvent non seulement bien plus, si ce n'est parfois bien autre chose que ce dont nous avons conscience ! Les mots, les phrases, ont leur vie propre. Ce qui importerait, en définitive, ne serait-il pas de parler pour arriver à dire ? Sans doute, mais à condition de ne pas oublier que, si je suis dans l'expectative, dans l'incapacité d'unifier mon vécu, il apparaît tout aussi important de me laisser traverser par la parole de l'autre en me taisant et en écoutant. Geneviève NB : Ce sont là les propos que j'avais en tête lors de la séance mais que je n'ai pas réussi à dire : pourquoi ?
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