Tout d'abord, il est peut-être important de noter qu'il s'agit non pas de « Je » mais de « Y-a » . Le « Je » nous aurait situés dans la sphère de l'individu ; le « Y-a » nous met sur le terrain du collectif . L'impossibilité de la réalisation d'un certain « faire » n'est peut-être pas, dans les deux cas, de même nature ; pas plus d'ailleurs que n'est, sans doute, comparable le rapport au temps. Enfin, la notion de temps est-elle la même ?
La notion de Temps est une notion difficile. Est-ce une réalité objective ou subjective ? Certes, pour le scientifique, le temps, dont la mesure dépend des instruments qui ont évolué au cours des siècles, peut être partiellement considéré comme objectif, même s'il va jusqu'à s'inscrire, dans un premier temps, dans un savoir purement théorique (Neptune ; Trou noir) ; peut-être ne sortons-nous jamais d'un système de codifications ? Peut-on « penser » le temps (espace-temps)? Devons-nous plutôt parler de « temporalité » , d'un vécu du changement, d'une durée, d'un repère du mouvement ?
Quoiqu'il en soit, la préoccupation du « temps » naît du constat que l'homme bute sur un « terme », une fin de ses actions possibles tout en vivant le retour en arrière comme irrémédiable. De deux choses l'une : ou le projet choisi peut être remis en cause (projet qui n'a pas tenu compte de l'avis des autres ou de certaines connaissances), le nouveau projet intégrant certaines données de l'ancien (y-a le temps!) ; ou les objectifs poursuivis sont porteurs d'un avenir dont la remise en cause pourrait nous mettre en péril (Y-a pas le temps!).
Se pose alors la question de l'évaluation de ce péril qui nous fait, au jour d'aujourd'hui courir de façon incessante et toujours plus vite : l'argent ? la chosification du savoir garante d'une incapacité à comprendre, à se poser des questions ?
Il reste que, parfois, la situation (accident ; Tremblement de terre etc...mais aussi menace d'effondrement psychologique) impose que nous considérions en priorité un « Y-a pas le temps !». Geneviève