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une exposition du collectionneur Antoine de Galbert au Musée de Grenoble Peut-on être scientifique et religieux ? (Atelier Philo du 30 Avril 2019) Amusante cette question quand on sait qu'au jour d'aujourd'hui un assez grand nombre de personnes entretient avec la Science un rapport de type religieux … !!! C'est « scientifique », dit-on pour clore tout débat ! Ne nous y trompons pas ! La formulation de la question parait ambiguë . Veut-elle pointer qu'on ne peut œuvrer en tant qu' homme de Sciences et en même temps adhérer à une Religion ? Ou bien, veut-elle souligner que tout un chacun ne peut désirer développer « un esprit scientifique » en même temps qu' « un esprit religieux » ? Or nous sommes là face à deux problèmes totalement différents : « l'esprit scientifique » n'est pas la « Pensée Scientifique » et « l'esprit religieux » n'est pas la « Religion ». Qu'est-ce à dire ? La « Pensée scientifique » et la « Religion » ne sont ni l'une ni l'autre une affaire de cœur, même si l'affect intervient dans les deux cas : les idées scientifiques naissent de liens improbables ; une Religion naît, elle, d' incertitudes qui angoissent l'homme (cf Les Mythologies, les Religions des peuples primitifs, les Religions du Livre). La Science joue avec l'aléatoire ; la Religion l'apprivoise. C'est que, dans les deux cas, l'enjeu n'est pas le même : pour la Science, il s'agit d'acquérir un pouvoir sur un « objet » [matière (physique etc...), données humaines (Sciences humaines, Science Politique ) etc...], tandis que pour la Religion il s'agit d'organiser, grâce à l'alternative d'une transcendance, un monde où les membres d'une société se sentent en harmonie, car ne l'oublions pas, la Religion est une affaire principalement sociale : elle est là pour gérer chez les individus d'une société donnée, les rapports de quel qu’ordre qu'ils soient, avec les autres, avec le monde, avec eux-mêmes. A noter qu'avec le « pouvoir » et l'« organisation » nous avons glissé vers la raison. Affect et raison n'opposeraient donc pas Science et Religion. Sachant que l'être humain est fait de strates, on peut très bien admettre qu'un scientifique, un homme de science, puisse faire le choix d'investir sa vie personnelle, sociale, dans une religion : ce sont deux plans différents. Et nous y voilà : il faudrait avoir « l'esprit religieux » pour ne pas l'admettre. Qu'est-ce que « l'esprit de... » ? N'est-ce pas la donnée incontournable qui fait qu'une chose est ce qu'elle est ? Dans la religion il semble que ce soit le refus de l'aléatoire, de la contradiction, de l'individuel. Une Idéologie politique peut être abordée avec « l'esprit religieux » tout comme peut l'être n'importe quel savoir et aspect de la vie. « L'esprit scientifique », lui, admet la relativité, l’incomplétude, la limite, la différence, la contradiction insolvable, « le je ne sais pas » ! « le pourquoi pas ! »... Rien n'est sacré . « L'esprit religieux » et « l'esprit scientifique » paraissent bien alors incompatibles. Ce qui ne veut pas dire que parfois nous ne tricotions pas les deux, quand çà arrange...Mais l'esprit critique monte la garde ! Geneviève |
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