Atelier  Philo

Peut-on avoir une liberté individuelle

sans souveraineté collective ?

  Atelier-Philo du 5 Janvier 2021

Comment comprendre cette question articulée autour de cette préposition « SANS » ?

Est-ce que « le collectif », s'il est souverain, s'il est reconnu comme ayant tout pouvoir, dans la mesure où il va me tracer, à moi individu y participant, les limites de mon action, garantirait l'existence de ma Liberté ? Or peut-on appeler « Liberté » cette « mobilité » restrictive, même si elle s'inscrit dans le consentement ? L'individu ne serait-il pas, en quelque sorte digéré par le collectif ?

Pas d'identité individuelle « SANS » [-ou HORS ? -] le collectif. Une soumission

Ou bien,

Est-ce que « le collectif », par sa souveraineté, ne peut pas être considéré comme la « Condition » de ma liberté, de son élaboration, de mes choix de valeurs : le collectif comme tremplin de mon individualité qui peut consentir tout comme remettre en cause, s'opposer, ou tout bonnement transgresser les valeurs qu'il établit ? Le facteur temps serait déterminant. L'identité de l'individu toujours préservée face au collectif : rapport de force permanent entre l'individu et le groupe. Une auto-détermination sauvegardée : une liberté ?

Pas d'identité individuelle « SANS » l'affrontement à la souveraineté collective.

Qu'est-ce qu'un collectif ? Un groupe, réalité indivisible, distincte des personnes qui le composent. Groupe instauré en entité de par le partage de données communes : croyances (religion), conceptions idéologiques (Politique), but commun (scientifique ; technique, économique au sein d'un espace national, international, ou au sein d'une entreprise ; social au sein d'une association ; « financier» et « culturel » au sein de la famille). Réalités où le « leader » joue, en principe, un grand rôle. Mais, au jour d'aujourd'hui tous ces espaces ne sont-ils pas en mutation ? Perméables ? En lutte ? Désacralisés ? Quelle souveraineté peut s'instaurer ?

Qu'est-ce qu'un individu ? Un être également indivisible, singulier (irréductible à un autre) mais qui n'existe que dans sa relation à un groupe social.. Un être qui, cependant, de par l'exercice de sa pensée , en tant que personne, pourra faire des choix, réels, en toute conscience,- donc libres -seulement et seulement s'il prend soin de repérer en lui, les marques, les impressions insoupçonnées du Groupe dominant de l'espace dans lequel il évolue.

La façon dont est formulé le sujet porte un peu à confusion de par l'utilisation du mot « souveraineté » (et non pouvoir) , nous portant à l'associer uniquement à Politique. Les collectifs sont multiples, spécifiques, et il est loin d'être inintéressant d'examiner, d'analyser, au cas par cas, le rapport de pouvoir qui s'y développe. Dans quelle mesure laissent-ils aux individus la possibilité de simplement exister en tant que tels, s'ils le désirent ? Considérant, peut-être, en définitive, que :

La liberté, çà ne se donne pas, çà se prend !

Geneviève

Dans l'Histoire, la souveraineté collective des peuples, mais au nom des royaumes et d'une aristocratie qui les dirigeait est en fait née bien avant l'idéal de liberté individuelle et de démocratie appliquée collectivement.  

     La pensée moderne de liberté individuelle qui s'insère dans une souveraineté collectives est réellement née avec les révolutions du XVIII me siècle et s'est développée avec celles du XIX me siècle.  Le principe est donnée par la séparation des pouvoir, l'élection de délégués et de députés du peuple et dans les échanges par le principe de Main invisible du marché. 

      La liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres. La volonté d'accumulation des uns et encadrée par la capacité de production et de distribution faite par les autres. Sur le principe du marché, ou ma volonté égoïste ne peut être arrêtée que par ma capacité à négocier directement avec la capacité à subvenir des autres sur le marché. Les lois, les règles et les modes de vie encadrent tout le monde sur ces principes là.  De la même manière, notre cher président l'a rappelé dans son dernier discours; le principe est celui d'un homme égal à une voix !

      La liberté individuelle est assurée par les droits individuels inaliénables. La souveraineté collective est mise en œuvre par les obligations individuelle qui les accompagnent. Tout cela s'articule dans l'esprit de la constitution qui établit les droits et obligations du code civil !

        La vrai question actuelle et moderne reste alors de savoir si l'argent peut tout acheter, même la volonté des autres et leur propre liberté. Si finalement,les élus se doivent à la volonté de leurs électeurs ou d'abord à celle de ceux qui les ont financé et qui continuent de les payer !

                                          Olivier R.