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L’ATELIER PHILO…
Historiquement, « l’atelier
philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés
philo » des années 1995-2005.
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Dans
la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un
débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ;
chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre
point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de
compréhension et de critique.
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Dans
la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal
de l’atelier.
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Un homme peut-il être réduit à son appartenance à un groupe ? Atelier-Philo du 8 Juin 2021 La Solitude est un fait ! L' Isolement se construit ! Le «Re-groupement » aurait-il pour fonction de « digérer » les deux ? Mais n'est-ce pas là une illusion ? L'humain n'aurait-il pas la particularité d'être irréductible ? Toute personne humaine, indépendamment de sa volonté, dès sa naissance, évolue dans un écheveau de liens sociaux : tout d'abord familiaux, puis professionnels, sociétaux, politiques, qui peuvent lui conférer des particularités [David]. Cependant, rien ne semble vraiment systématique et sans doute est-il nécessaire de déterminer dans quelle mesure cette personne se sent, se vit effectivement comme partie prenante de toutes ces valeurs que chaque entité ne manque pas de véhiculer : dans quelle mesure « fait-elle corps » , « Groupe », avec les membres de sa famille , ses collègues de travail, ses amis musiciens, la population écolo du magasin Bio de son quartier, les adeptes du Vélo de sa ville, les habitants du village de son chalet en montagne etc... ? Le temps et l'espace de la quotidienneté instaurent des « réseaux » qui certes, marquent la personne qui manifeste, parfois, le besoin de s'y référer pour se définir [Jean-Pierre] : mais avons-nous à être dupes de ces identités dressées comme un bouclier et qui n'ont sans doute rien à voir avec celles élaborées par un « Groupe» ? Pour que le « Groupe » soit, ne faut-il pas qu'il y ait eu démarche, « choix » d'appartenir? Choix, parce que reconnaissance de normes, de croyances, d'intérêts communs ; choix, parce que cautionnements d'engagements pratiques ; choix, parce que, acceptation de « perdre » quelque chose pour gagner autre chose [Jean-Pierre], d'être capable de « faire corps » face à l'erreur collective. Il va sans dire que ces implications ne sont pas sans générer une certaine intensité des rapports affectifs. Or force est de constater que souvent l'individu brouille les cartes en mettant premiers ces rapports affectifs . Les blessures occasionnées par certaines conditions de vie, passées ou présentes, peuvent pousser la personne qui se sent fragile, qui a peur d'être sans référents, à se « lover » dans le Clan, la Classe sociale, l'Association, la Religion, le Parti Politique, ou encore dans une Collectivité pouvant aller jusqu'à être prise comme substitut de la Famille : dans quelle mesure ces appartenances, qui ne prennent pas en compte le jeu indissociable de l'affectif et du rationnel, de la Raison et du Sang, « épuisent-elles» les identités de ces individus ? Grande ambiguïté, donc ! Quel regard, qui cherche à « identifier » cet autre de sa rencontre [Jean-Pierre], est apte à percevoir tout cela ? Ce regard, en position d'extériorité d'une part, et, qui, d'autre part, en son intériorité, est conditionné par un inconscient , ne doit-il pas fortement relativiser son jugement ? [Laurent][Geneviève] Chaque personne n'est-elle pas non seulement « unique » dans sa manière de tricoter la réalité , mais encore « multiple » dans le tissu de ses données contradictoires : l'hémiplégique devient grand sportif [Laurent] ; le pédophile s'invite chez le prêtre ; l'oppresseur se manifeste dans les rapports du gars du P.C. ; les responsables d'une association s'approprient les dons ; le professeur n'ouvre plus un livre depuis l'obtention de son diplôme ; le loubard défend la femme attaquée etc... Qui est l'autre ? Alors, que peut bien atteindre ce « Regard » ? Que cheche-t-il dans cette Altérité ? Ce « regardant » a-t-il seulement une représentation claire et objective des « idéologies » véhiculées par les Groupes ? Quoi qu'il en soit, il semble bien difficile qu'un Groupe sache « digérer » la sauvagerie, la Solitude, de la personne humaine : tout au plus, peut-il , sans doute ponctuellement, la « manipuler » ? Car qui dit Groupe ne dit pas mort de l'Individu, bien au contraire ! Geneviève
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"Cette acuité sans pareille est le motif majeur pour redécouvrir Tocqueville, pour célébrer en lui l'un des grands penseurs de la société et de la politique modernes - plus philosophe, plus important, plus profond qu'on ne croyait naguère. Sans doute a-t-il souffert d'avoir été négligé par les intellectuels et les universitaires. Longtemps Tocqueville a été trop modéré pour les radicaux, trop sociologue pour les philosophes, trop littéraire pour les chercheurs en sciences sociales. Ce n'est que ces dernières décennies qu'il a commencé à trouver la place qui lui revient au panthéon de la pensée politique. Dans ce changement de regard, qu'ont mis en lumière des ouvrages comme notamment de Philippe Raynaud, de Serge Audier ou de de Nicolas Baverez, la publication de ses oeuvres complètes a joué un rôle important. Parce qu'elle scrute la démocratie, ses ressort, ses avantages, ses fragilités, ses dérives, ses pathologies - sans oublier la tyrannie qui la menace - l'oeuvre de Tocqueville nous concerne plus que jamais." Le Monde des Livres du 11 Juin 2021 (article de Roger-Pol Droit) |