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L’ATELIER PHILO…
Historiquement, « l’atelier
philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés
philo » des années 1995-2005.
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Dans
la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un
débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ;
chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre
point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de
compréhension et de critique.
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Dans
la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal
de l’atelier.
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"ECHO"...
La critique peut-elle être rationnelle ? Atelier philo du 26 Avril 2022 L' émotion fut au cœur de la problématique choisie pour examiner les tenants et les aboutissants de l'activité spécifique de la « Raison » qu'est la « Critique ». Il est vrai que la question n'était pas : « Quelle est la part de la Raison dans la critique ? », mais : « Est-il possible d'envisager une absence de la fonction de la Raison dans la critique ? ».Emotion et Raison sont-elles antinomiques ? Force est de constater que l'émotion est devenue centrale dans notre monde contemporain . Et ceci à un point tel que l'individu finit par ne plus jouir de ce qui est visé comme devant être source de sa satisfaction, mais jouit de « l'émotion » elle-même : dans le « processus » de l'Achat d'un produit, le vécu de la démarche d'acquisition est plus important que la possession de l'objet convoité ; dans le « processus » de l'Amour , ce n'est pas la correspondance avec l'autre personne qui est recherchée, mais l'Amour lui-même ; dans le « processus » de la Création - Artistique , l'artiste oubliant que l'origine de l'art est l'artisanat et que tout le monde crée, « sacralise » son ressenti en oubliant ses attaches propres, sociales, culturelles : « Le rêve n'a pas de contraire »[JeanPierre] [Frédéric] Quoi qu'il en soit : « Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! » Certes, pour celui qui cherche l'ivresse, la Raison est hors-champs. La critique ne peut être comprise que comme une empêcheuse de tourner en rond, une remise en cause de soi et être même prise comme une agression. La personne, devenue dans l'idéologie actuelle une « machine émotionnelle », se vit comme un tout monolithique, revendique une singularité d'exception, et se sent très vite fragilisée dans son identité. [Alicia] [Mustapha] [Laurent]. Mais, ne faut-il pas noter aussi,- et ce n'est pas rien - que cette sensibilité émotionnelle sait être utilisée, au niveau de l'individu, comme détour, dans les rapports interpersonnels, pour déclencher l'examen d'une contradiction avec l'autre qu'on désire solder en sa faveur (manière de déstabiliser l'interlocuteur), ou bien, au niveau du collectif, être utilisée comme renfort, pour emprisonner l'esprit (débat politique / informations suscitant la peur).[Geneviève][Alicia] Or, ne serions nous pas là dans l'acceptation d'une Critique qui s'inscrirait dans un rapport de forces et dont l'enjeu serait non pas la « véracité » des idées émises mais la « domination » de l'autre, le pouvoir ? La Critique n'a-t-elle pas plutôt à se situer au-delà de l'émotion dont les apports positifs n'ont pas à être niés à condition que soit affirmé le désir d'en déterminer les limites (sortir de son corps [Laurent]) ? N'est-ce pas la fonction de la critique qui, par le truchement de la dialectique, doit permettre de prendre ses distances par rapport à une réalité intérieure, les uns défendant spontanément leurs intérêts [Olivier], tandis que d'autres ont pour projet d'y renoncer le moins possible (cf. le diplomate )? Le vrai débat doit supposer possible la souffrance de la perte : l'acceptation de son erreur et la modification de son rapport au monde. Dans cette confrontation d'idées, seules les idées doivent être prises en compte (oubli le plus possible de celui qui les émet)[Brahim] La critique n'est-elle pas une activité de la Raison dont le langage est l'outil : analyser, discerner, peser, juger ? Se pose alors le problème de l'universalité de cette Raison : ne varie-t-elle pas avec les groupes sociaux ?[Régis] La raison ne doit-elle pas, elle-même, être critiquée ? Pas de rationalité sans critique.[Patrick] ? Geneviève |