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L’ATELIER PHILO…
Historiquement, « l’atelier
philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés
philo » des années 1995-2005.
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Dans
la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un
débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ;
chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre
point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de
compréhension et de critique.
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Dans
la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal
de l’atelier.
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"ECHO"... La philosophie peut-elle penser l'amour ? Atelier philo du 4 Octobre 2022 Qu'aurait donc de si spécifique « l'amour » pour qu'il ne puisse être pris comme objet de réflexion ? Est-ce parce que l'outil de la philosophie qu'est la Raison n'a pas les « moyens » d'analyser cette donnée [David][Laurent] ? Est-ce parce que nous avons « peur » de ce qui pourrait être dévoilé ? Est-ce que, foncièrement, nous ne sommes pas autorisés à le faire ? Quelle serait donc la nature de l'AMOUR pour qu'il soit inaccessible à la RAISON ? L'amour ne pourrait-il exiger aucune explication, soit parce qu'il serait consubstantiel à la vie biologique, à la nature animale [Patrick], soit parce qu'il serait un trait incontournable de l'humain [Brahim]. Tout d'abord, l'amour s'inscrit dans un rapport à l'autre, qu'il s'agisse de l'animal ou de la personne humaine. Plusieurs types de rapports existent mais l'un apparaît comme allant de soi : le rapport sexuel en tant que tel. Cependant suffit-il de constater que ce rapprochement assure la reproduction de l'espèce pour pouvoir le réduire à cette seule fonction ? Il semble que chez l'être humain, le plaisir de l'orgasme puisse passer avant, ou même en dehors, de cette reproduction. De plus, force est de constater, que, pour que ce plaisir existe , des conditions diverses et variées -allant de « mises en scènes » à l'évocation d'un élan intérieur - soient convoquées. Quelle est la place de l'autre dans ce processus ? Existe-t-il vraiment ? N'est-il qu'un être fantasmé ? Si fantasmé ou non, cet « autre », cet autre réclamé, permet, non plus la « Procréation » mais la « Création », ne sommes-nous pas là au cœur de l'amour, alliance du corps et de l'esprit ? Peut-être bien, si « l'émoustillant » personnel, tout à fait situé dans le temps, se trouve remplacé par la relance d'une « énergie » que le choc de l'altérité déclenche ! Nous sommes alors obligés de noter que si c'est ce « choc » qui est primordial, il est impératif de préserver cette Altérité qui en est l'origine. Le « désir » s'éteint dans la passion, la fusion, l'instrumentalisation. Effectivement cet au-delà, transcendance religieuse [Brahim]ou simple flou niché derrière un personnage social, accompagne cette rencontre avec l'autre qui se doit de rester un étranger . Cela, ne va pas de soi : un tel type de rapport que l'on peut appeler « Amour » demande engagement car il faut le travailler en le protégeant de tous les démons de la mort. La créativité des individus en jeu quant à leur vie existentielle , est seule garante d'une authentique relation amoureuse : le sentiment est en amont du fleuve ! Mais, au final, sommes-nous autorisés à ce type d'analyse ? L'autre ne peut être pensé hors d'un contexte social dont les valeurs sont déterminées par un projet politique épaulé souvent par la Religion. Chaque période historique, selon ses intérêts, fixe et contrôle les relations physiques et psychiques des individus du groupe social : Culture [Jean-Pierre]. Elle crée les représentations et les affects qui lui conviennent. Or, notre siècle de la « déification » de l'Individu clos sur lui-même, qui commence et s'arrête à lui-même, atome parmi les atomes qui parfois seulement se frôlent, ne peut guère s'inscrire que dans des « ressentis » inscrits dans l'éphèmère qui ne fait pas bon ménage avec la création existentielle d'une personne libre. L'amour ? Un mot, peut-être ! [Laurent]... ce qui n'est pas rien. Geneviève
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