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L’ATELIER PHILO…
Historiquement, « l’atelier
philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés
philo » des années 1995-2005.
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Dans
la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un
débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ;
chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre
point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de
compréhension et de critique.
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Dans
la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal
de l’atelier.
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"ECHO Atelier Philo des Amis du Tonneau du 31 Janvier 2023 Peut-on être complètement matérialiste ? Qui a peur du grand méchant loup ? Et maintenant la peur poussait vivement en graine, ardue comme une touffe de chiendent. Cela se mit même à si bien fleurir et proliférer que ça étouffa tout autre sentiment, le privant de mémoire, de chagrin, de pensée. Sylvie Germain Le livre des nuits - « Nuit de la terre » p. 110 Qui a peur du matérialisme à un point tel qu'il faille le relativiser en adjoignant « complètement », à la manière des gens de religion qui relativisent le mécréant en disant « qu'il ne sait pas » qu'il croit. Mais qu'est-ce que le « Matérialisme » ? Suffit-il d'avoir, un certain type de connaissances en physique (processus d'auto-engendrement de la nature, etc...) ; en biologie (les rapports de l'esprit et du cerveau etc...) pour être matérialiste ? Suffit-il d'aimer son corps, pour être matérialiste ? Suffit-il de considérer l'importance des modes de production et des données biographiques quant à la constitution de la société et de l'individu, pour être matérialiste ? Suffit-il d'avoir une conception du monde où l'argent est l'outil de travail, pour être matérialiste ? Dans tous les cas de figure, n'est-ce pas plutôt le Rapport entretenu avec la matière, et non la Nature de cette matière, qui détermine la valeur à laquelle la personne se réfère et permet de considérer comme « matérialiste » son comportement ? Pourquoi la « Matière » excluerait-elle la Pensée ? Même si, peut-être l'Esprit n'est qu'un cas particulier de la matérialité... Certes, se trouve éliminée la Caution inébranlable de Vérité qu'assurait un Dieu. Adieu à la « domination » de l'homme , à la plus-value de l'Esprit tranfiguré en Ame. : l'homme est un animal de chair et de sang, sans doute particulier, mais qui sait être destructeur, être « une bête » quand il se sent , d'une manière ou d'une autre, en danger. La vie, qui peut prendre différentes formes, seule lui importe. Eclairé par la Pensée apte à analyser la réalité donnée à un instant T (la physique et les hommes), apte à repérer les forces contrdictoires porteuses de mort, à l'intérieur de lui-même et à l'extérieur de lui-même, le Faire assure à l'homme cette vie : il peut transformer. Que demander d'autre ? « Peur » de l'erreur ? La critique, seule fonction de la philosophie, peut aider à conserver « la mémoire, le chagrin, la pensée » qui permettent de rebondir ? Geneviève
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