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L’ATELIER PHILO…
Historiquement, « l’atelier
philo » s’inscrit à la fois dans la continuité et la rupture des « cafés
philo » des années 1995-2005.
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Dans
la continuité, car il ne s’agit pas de conférence, ni d’exposé, (même suivi d’un
débat), de la part de quelqu’un qui, possesseur d’un savoir, viendrait le transmettre ;
chaque participant, quelle que soit sa compétence, s’exerce à exprimer son propre
point de vue, sur lequel il permet ainsi, à chacun, d’opérer un travail de
compréhension et de critique.
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Dans
la rupture aussi, par conséquent, car ce travail en commun devient l’aspect principal
de l’atelier.
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"ECHO"... L'Art est la Raison Atelier Philo du 6 Septembre 2022 Que l'Art soit vendu et acheté dans les Galeries d'Art, Que l'Art soit vendu et acheté dans les Librairies, Que l'Art soit vendu et acheté dans les Magasins de déco, Que l'Art soit vendu et acheté dans les grandes surfaces de l'Ameublement, et puis... Que l'Art soit acheté et offert au « Peuple » par les Villes, les Institutions, (cf le Street-Art, les Subventions) semblerait démontrer que « l'Art » a sa « raison d'être », « a raison de vivre » [Létitia] au sein de la société. Qu'est-ce-à dire ? Tout d'abord, l'Art, en investissant les différentes strates de la vie publique, s'est manifestement lové dans l' « Argent » . Il nous pointe ainsi l'importance de sa « matérialité » : l'oeuvre d'art redevient en quelque sorte cet « objet » créé par l'artisan appelé à circuler parce qu'utile à l'homme, à un certain niveau, dans sa quotidienneté. Le corps reprend une place, non plus seulement en privilégiant l'ouïe et la vue comme dans les Beaux-Arts, mais dans sa globalité : le fauteuil est confortable ; le roman raconte « mon » histoire ; la peinture va bien dans la pièce de séjour. Cependant le Beau de l'objet s'extirpe de la fonctionnalité pûrement pratique de l'artisanat et « flotte » à nouveau entre une « Transformation » harmonieuse du perçu [Hélène] : Nombre d'Or, Perspective inscrits dans la nature] ou non [Brahim] : on cherche à sortir des cadres, on cherche l'extra-ordinaire], une « Imitation » d'une essence ou d'une apparence. Quoi qu'il en soit, la Raison, chez le créateur, déjà à ce niveau de la réalisation technique de l'oeuvre, tient une certaine place ( préoccupation technique qui se doit de rester relative [Fabien]) Cependant, cet Art lové dans « l'Argent » semble nous pointer également toute l'importance à donner aux affects : le Désir n'a pas de limites, pas plus celui qui s'inscrit dans l'Argent que celui qui s'inscrit dans le Beau (on comprend que le cumul des deux soit si efficace dans le processus de la « consommation » capitaliste !). Le désir, source de l'élan vital, accroché à une émotion [Fabien], à une satisfaction fugitive, est bien sûr au cœur de la démarche esthétique, satisfaction « principalement » sensuelle ou principalement « spirituelle », mais sens et esprit semblent difficilement séparables : dévoilement de l'inattendu ; sens découvert (comprendre [Elodie]) ou construit [Brahim]; apaisement des passions ou, au contraire exacerbation ; création d'un « monde » (Imagination) parfois mythifié (nouvelle religion) [Laurent]. Mais, la situation contemporaine de ce lien manifeste de l'Argent et de l'Art, n'est-elle pas la confirmation de la non-indépendance de l'art et du politique qui traverse toute l'Histoire de l'Art ? Si le Politique, qui se réfère à un système de valeurs qu'il a choisi (Ethique), contrôle jusqu'à l'instrumentalisation l'Art, quelle confiance accorder à la « pureté » ou la singularité de nos affects, de notre imagination, de nos représentations, somme toute de nos créations ? Quel Beau, quel Bien, le pouvoir demande-t-il que j'actualise ? Difficile , plus que jamais, de prendre mes émotions pour de l'argent comptant ! Que dois-je aimer ? Toutes les valeurs ne sont pas équivalentes. La réflexion - exercice de la Raison - s'impose si l'on veut que l'Art reste au service de la vie humaine [Moustapha]. Geneviève
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